Question 1 : Peux-tu te présenter ?
Fred Horny, alsacien, 37 ans, je vis dans les Alpes, en Haute Tarentaise depuis 2012.
Question 2 : Comment es-tu arrivé à la pratique du VTT ?
Par la compétition, tout d’abord en XC, puis en DH !
Question 3 : Peux-tu nous parler de ton activité ?
Mon but est de traverser un pays, conquérir un sommet (et le redescendre sur le vélo !), souvent en haute altitude ou avec une culture, une histoire, une atmosphère particulière, une âme en quelque sorte, ou un mythe, et si possible là où le peu de personnes possible a déjà posé les crampons.
Question 4 : As-tu une structure professionnelle et si oui peux-tu nous la décrire ?
Oui ! Je suis travailleur indépendant, ce qui me permet d’équilibrer mon temps en guiding à ski hors-piste l’hiver, et d’autres prestations de sports marketing pour plusieurs marques (je ne rajeunis pas, il faut penser à l’avenir, je suis trop rouillé pour faire du vélo tout le tempos désormais !).
Question 5 : Quelles sont les perspectives de développement / comment vois-tu l’avenir ?
Toujours de plus belles rencontres et d’aventures à raconter… Notre nouveau film a débuté son tournage en janvier, avec toujours le réalisateur Jérémie Reuiller aux commandes, accompagné de l’excellent Luc Grégoire, en partenariat avec Arte TV. Nous y traiterons d’un sujet actuel de société, entre montagnes françaises et sud-américaines. En définitive, le VTT n’est qu’une excuse que nous avons trouvé pour nous exprimer pleinement ! D’autres projets sont en route comme la découverte du Cap Vert (ma deuxième maison avec ma compagne Léa Deslandes). J’adore les îles qui se ramassent dans le plénitude de l’océan. J’adore l’Afrique. Le Cap Vert symbolise tout cela : ses habitants n’ont que peu de choses, mais la main sur le cœur. Notre Web série The Ride Next Door, où nous partons découvrir les singletrails proches des villes en train, poursuit son chemin. Un autre projet principal s’écrit pour 2024 avec mon rider préféré de la jeune génération, Yannis Pelé. Comme je suis vieux, je pourrais aussi m’en servir comme passage de témoin !!
Question 6 : Avec quelle machine roules-tu ?
Lapierre Spicy et Zesty ! je les A D O R E !
Question 7 : Un lieu où rouler en France ?
En Haute Tarentaise, chez moi. Sinon dans les Vosges. Les Vosges, à VTTAE ou pas, c’est simple : c’est la base, le berceau du flowtrail !
Question 8 : Ton meilleur souvenir avec ton VTT ?
J’en ai tellement ….. si je ne devais en retenir qu’un…. Roh c’est difficile. Allez : rider du pied du Chimborazo, en Equateur, à environ 5400 m, en passant par le mythique sentier Mamarumi, avec ses bananiers à 3000m d’altitude, dans un sentier toboggan tout en sable et des arbres d’un vert aveuglant autour de nous, avec l’un de mes meilleurs amis (dans la vie mais aussi d’escapade), Richard Bord le magnifique, et mon brother equatorien, j’ai nommé le fameux Mateo Cuesta de RideEcuador. J’y retourne cet été, j’en suis très excité. Quelle chance, j’ai !
Question 9 : Raconte-nous une anecdote !
En 2018, lors de ma première aventure au Kirghizistan, avec Richard, nous nous sommes laissés aller à une exploration relativement poussée de l’Est du Pays. Les locaux nous l’avaient dit « derrière ce col (4076 m), vous trouverez refuge chez des nomades dans leur yourte, il y en a partout ! ». Seulement, pas de nomade derrière, la tempête les avait poussés à partir. On trouve refuge chez une petite dame, on se nourrit de quelques concombres pour la nuit. Le lendemain, on le choix d’un chemin assez conventionnel pour rejoindre la ville de Naryn, ou alors d’escalader un col dénué de sentier (à 3896 m), et de voir ce qu’il s’y passe, pour une rallonge d’environ 3 jours. Derrière le col, un berger m’appelle : c’est la fête des voisins, tous les bergers sont réunis autour d’un repas festif, à genoux par terre dans leur hutte. Je refuse coup sur coup l’offrande suprême et sa cadette : croquer un œil cru de mouton, puis croquer le cœur cru, toujours du même mouton bien entendu. Nous nous retrouvons condamnés à 3 shots de Vodka (il est environ 14h00), alors qu’il nous reste au moins 40 km de sentier à pédaler, une tempête (qui nécessita l’évacuation des vallées par la suite) à semer, et …. une rivière d’environ 75 m de large et 1.6m de profondeur à traverser …. « For the Love of Adventure » !
Question 10 : Libre expression
Ne jamais chercher à faire une chose pour qu’elle plaise, mais simplement en espérant qu’elle plaise. L’aventure est partout, sur un sentier avec le tente à quelques encablures de la maison, ou au bout du monde. Suivons-donc un peu plus nos envies, développons notre instinct, il nous guide très souvent sur la bonne voie !
Question 11 : Quelle est ta vision du VTT dans 20 ans ?
Loïc Bruni aura été 8 x (au moins !) champion du monde.
Un retour progressif mais marqué du vélo sportif sans assistance électrique, sur du vélo trail d’environ 140mm de débattement et des roues en 29’, ainsi que l’avènement des motorisations légères en VTTAE.
Nous devons aujourd’hui travailler d’arrache pied à la bonne image de notre sport, à l’entretien des sentiers, à la politesse de rigueur etc… sous peine de se voir interdire tellement d’endroits magiques… Cela passe aussi par un suivi plus étroit de l’organisation des manifestations et courses en tous genre sur notre territoire. Certains y parviennent d’ailleurs magnifiquement bien, et c’est souvent ceux dont l’intérêt monétaire n’est pas le moteur principal… !
Plus généralement, l’industrie va aussi devoir habiller sa mutation. Sinon, les seuls quelques énormes groupes aux commandes de dizaines de marques vont dénuer peu à peu l’âme et la substance de marques qui ont parfois mis 35 années de chemin tortueux à dessiner leur histoire, jamais parfaite, mais tellement représentative des valeurs, de la passion sans limite que notre sport est capable de véhiculer !!!!
Merci et …. BON RIDE A TOUS !!
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